TSARA – Le projet
Le soutien par l’entraide
Contrairement aux actions caritatives de bonne volonté en Europe, qui souvent finissent par ne pas changer grand-chose sur place, TSARA intègre directement dans le projet les gens qui doivent en profiter localement. Ils peuvent grâce à leurs aptitudes manuelles mettre en place des petites économies, améliorer leurs conditions de vie et ainsi gagner en confiance.
Giulio Vinaccia croit à ces petites révolutions. Il a également constaté un changement dans son propre métier. Selon ce « social designer », pendant trop longtemps, le design a uniquement été réservé aux happy few et dans des domaines superficiels comme celui de la mode. Les designers se comportaient comme des stylistes. Aujourd'hui, un nombre croissant d’entre eux s’efforce de trouver des solutions pour la vie quotidienne. Beaucoup sont à présents des catalyseurs et résolvent des problèmes avec chacun un pied dans la production, dans le marketing et dans le développement de jolis objets. De plus en plus de designers créent aujourd’hui pour le monde réel, se réjouit l’initiateur engagé de TSARA.
L’ONUDI, l’Organisation des Nations Unies pour le Développement Industriel, qui soutient le projet TSARA de Vinaccia, croit également aux petites révolutions. La Suisse est d’ailleurs membre fondateur de cette organisation des Nations Unies et fait partie des principaux pays donateurs (ces 20 dernières années, elle était en moyenne à la troisième place). Elle agit en particulier pour l’efficacité et l’impact environnemental dans la production ainsi que la construction de capacités commerciales.
TSARA – L’origine
Grande richesse et extrême pauvreté
À Madagascar, les extrêmes se côtoient. « La Grande Île » qui s’est séparée de l’Afrique et du sous-continent indien il y a plus de 100 millions d’années, recèle des trésors géologiques, d’une faune et flore uniques, des matières premières, des couleurs, des senteurs et d’une richesse incroyable en artisanat. Malgré cela, Madagascar est l’un des pays les plus pauvres du monde. Ces dernières années, la pauvreté n’a pas diminué mais augmenté. Plus de 70 % des Malgaches vivent avec moins d’un dollar par jour. La corruption et la surexploitation de la nature sont considérées comme la cause principale de la misère.
À cause du déboisement, il ne reste plus que 10 % de la surface initiale de la forêt tropicale. Les gens pratiquent la culture sur brûlis pour les terres cultivées et l’abattage illégal de bois pour la production de bois de chauffage et de charbon. La pauvreté est la cause du déboisement en forçant la population à se fournir dans la nature pour ses besoins de base.
Depuis que Madagascar est redevenue une démocratie, des initiatives de développement comme TSARA tentent de freiner cette spirale de pauvreté et de revenir à une situation idéale.